Carmen

Un théâtre bouillonnant de vie, où l’amour et ses ravages naissent et meurent sous le ciel de Séville et de ses férias

Vers 1820, à Séville et dans ses environs, Carmen, belle cigarière, jette son dévolu sur Don José, jeune soldat sérieux et calme. Arrêtée à la suite d’une querelle, cette femme sensuelle au caractère trempé séduit le brigadier et lui promet son amour s’il favorise son évasion. Don José libère Carmen et se fait emprisonner à son tour. Il la retrouve deux mois plus tard parmi les contrebandiers. Pour elle, José se fait déserteur et la poursuit de sa jalousie. Leurs amours tourmentées se transforment en une terrible course à l’abîme qui s’achève lorsque Don José tente dans une ultime confrontation de convaincre Carmen de revenir à ses côtés. Désespéré, Don José supplie, implore, menace mais elle refuse net.

L’opéra le plus célèbre du monde débute comme une opérette espagnole et se termine dans une effroyable tragédie. Par ironie du sort, Georges Bizet, que la mort faucha à 36 ans, ne mesura pas le succès de sa Carmen, véritable prouesse musicale et vocale qui fait date dans l’histoire de l’opéra. Il nous offre quelques-unes des plus inoubliables mélodies du répertoire, dans un exotisme omniprésent et avec une force dramatique inouïe.

Composé sur un livret de Meilhac et Halévy qui prend ses racines chez Prosper Mérimée, l’opéra abolit la frontière entre tragique et comique avec une modernité qui, à l’époque, fait scandale. L’Amour est un oiseau rebelle, Près des remparts de Séville, La Fleur que tu m’avais jetée… tant d’airs inoubliables qui font de Carmen l’ouvrage lyrique le plus joué au monde.

À la baguette de cette nouvelle production de l’Opéra Royal de Wallonie, on retrouve la fougeuse chef d’orchestre Speranza Scappuci au flair inventif et Henning Brockhaus qui signe une scénographie riche en couleur et en émotion, véritable plongée dans l’univers du cirque.