La Dictadura De Lo Cool (La Dictature des Bobos)

Un drame explosif et grinçant sur les bobos, la politique culturelle chilienne et plus généralement occidentale.

Inspirée de L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss et encore du Misanthrope de Molière, la Re-Sentida se penche sur les mouvements de résistance actuels au Chili, tels ceux des étudiants, du peuple Mapuche… et des bobos (contraction de bourgeois-bohèmes). Le metteur en scène chilien, Marco Layera, conscient d’en faire lui-même partie, interroge le potentiel et l’intégrité de ce groupe social qui souscrit en tout point au capitalisme comme mode de vie et de communication, dans ses rapports au monde et au marché. Il revendique un héritage culturel et des valeurs dites à contre-courant.

Pour examiner ce paradoxe constitutif, il instaure une fiction : le soir d’un 1er mai à Santiago du Chili, alors que les mouvements protestataires enflent dans la rue, un groupe d’amis de l’élite culturelle et artistique est réuni chez l’un d’eux dont ils célèbrent la nomination au poste de ministre de la Culture. Mais, désabusé, ce dernier s’enferme dans sa chambre et refuse de participer aux réjouissances. Il observe désormais l’hypocrisie de son entourage, un art d’une confortable autosatisfaction et l’impossibilité criante de produire un quelconque changement.

Avec La Dictadura de lo cool, Marco Layera propose une photographie monstrueuse de notre époque, du fascisme des images, du règne du moi et de l’impossibilité de toute émotion. Une satire sociale grossière et vertigineuse qui aspire à une réflexion critique sur notre mode de vie contemporain.